« L'orientation, ça s'apprend » : aider son ado à trouver sa voie sans stress

« Apprendre à mieux se connaître, c'est la base »

Pour Séverine Roiret, l'orientation n'est pas une question de hasard, mais un cheminement. Et tout commence par une meilleure connaissance de soi. L'orientation est un véritable apprentissage et chaque jeune doit identifier ses motivations, ses talents et ses valeurs.
Un des outils phares qu'elle propose est l'arbre de vie. Cet exercice permet de poser
sur papier ses forces, ses aspirations et ses ressources. Un jeune qu'elle a accompagné, après plusieurs échecs académiques, a eu un véritable déclic : « J'ai réalisé que j'avais tout en moi pour avancer ».
Dans un monde où 85 % des métiers de 2030 n'existent pas encore, mieux vaut raisonner en termes de compétences plutôt que de carrières figées. « Il ne s'agit pas
de choisir un métier pour la vie, mais de se construire un socle de compétences
adaptables », explique-t-elle.

« Explorer, c'est découvrir des possibles »

Deuxième étape essentielle : l'exploration. Trop de jeunes se limitent à ce qu'ils
connaissent sans envisager d'autres horizons. « On ne peut pas savoir ce qui nous
attire si on ne sait pas que cela existe », rappelle Séverine Roiret.
Cette exploration peut prendre plusieurs formes : recherches en ligne (via des plateformes comme le CIDJ), rencontres avec des professionnels, participation à des
salons, et surtout, stages d'immersion. Un exemple marquant est celui d'une jeune
fille attirée par la vétérinaire. Après un stage en clinique, elle revient convaincue : «
J'ai posé toutes mes questions et j'ai confirmé mon envie ».
Enfin, il est primordial d'explorer les différents formats d'études. Entre universités,
écoles spécialisées, apprentissage et années de césure, les parcours sont multiples
et adaptables aux besoins de chacun.

L'important n'est pas de trouver LA bonne voie, mais d'avancer pas à pas avec des
plans A, B et C 

Vers une orientation plus sereine

Au fil des accompagnements, une évidence s'impose : l'orientation doit être un
dialogue ouvert entre parents et adolescents. Trop de familles se crispent sur ce sujet, parfois jusqu'à la rupture. Séverine Roiret conseille d'instaurer un cadre serein,
de poser des questions plutôt que d'imposer des choix et de permettre aux jeunes
d'expérimenter par eux-mêmes.
Et pour ceux qui ont encore des doutes ? Des années de transition existent, qu'il
s'agisse de césures à l'étranger ou de formations intermédiaires. L'essentiel est d'éviter la précipitation et de laisser à chaque jeune le temps d'affiner ses choix. Une chose est sûre : personne n'est condamné à suivre une route toute tracée. L'orientation, c'est avant tout une aventure à construire, avec curiosité et confiance.