
En Allemagne, les conservateurs remportent les élections législatives de dimanche 23 février 2025. Les partis démocrates-chrétiens CDU et CSU ont obtenu 29 % des suffrages. Un scrutin marqué également par un score record de l'extrême droite.
Les législatives allemandes dimanche 24 février sont cruciales pour une Europe en plein doute face à la fracture avec les Etats-Unis de Donald Trump. Les partis démocrates-chrétiens CDU et CSU, actuellement dans l'opposition, ont obtenu 29 % des suffrages.
Friedrich Merz, chef de file des démocrates-chrétiens, a désormais toutes les chances de devenir le nouveau chancelier.
Il remplacerait le social-démocrate Olaf Scholz, dont le mouvement, avec un peu plus de 16 %, enregistre son pire score de l'après-guerre.
Friedrich Merz va devoir trouver une majorité pour former son gouvernement. Il a dit viser la formation d'un gouvernement de coalition "au plus tard à Pâques", le 20 avril. Il compte se tourner en priorité vers les sociaux-démocrates.
Ces deux partis disposent au final ensemble d'une courte majorité de sièges à la chambre des députés.
Il ne s'alliera pas avec l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD). Ceci malgré les appels du pied de la formation nationaliste et anti-migrants, et un rapprochement parlementaire lors de la campagne.
Le mouvement nationaliste a bénéficié du soutien du clan présidentiel américain. L’AfD atteint avec plus de 20 %, un résultat record.
La gauche radicale du parti Die Linke a connu une renaissance, à près de 9 %, sur un programme très social et hostile à l'extrême droite, qui a séduit les jeunes notamment. Le parti écologiste Grüne, qui était dans la coalition sortante, a décroché 11,6% des voix.
Pourtant atlantiste convaincu, Friedrich Merz, a immédiatement annoncé vouloir opérer un virage radical pour l'Allemagne. Il veut émanciper l'Europe de Washington en matière de sécurité.
Les bouleversements tectoniques du paysage politique allemand surviennent au moment où la première économie européenne traverse des crises multiples qui remettent en cause son modèle de prospérité, entre récession et fossé de plus en plus profond entre l'Europe et les Etats-Unis, notamment autour de l'Ukraine.
Mais Friedrich Merz a d'emblée affiché comme "priorité absolue" la création d'une "capacité de défense européenne autonome" comme alternative à "l'Otan dans sa forme actuelle".
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !