Menée par l'association Forêt Modèle de Provence, structure créée à l’initiative de la Région, cette étude, lancée cette semaine, devra établir un constat et proposer des préconisations.
Avec ses 54 000 hectares, elle est la plus importante suberaie de France, c’est-à-dire forêt de chênes-lièges : le massif des Maures. Un haut lieu de biodiversité, du fait notamment de la présence de cet arbre, devenu son symbole, et reconnu comme habitat d’intérêt communautaire en tant qu’essence héliophile, qui laisse passer la lumière. Ce qui permet à 130 espèces floristiques de prospérer autour d’elle.
Une richesse qui explique le lancement, cette semaine, d’une étude sur son adaptation au changement climatique. Menée par l’association Forêt Modèle de Provence, structure créée à l’initiative de la Région, et en lien avec les Communes forestières du Var notamment, elle doit durer deux ans.
Objectif premier : analyser donc les effets de la hausse des températures, de la multiplication des épisodes de sécheresse ou des incendies. « La forêt méditerranéenne est adaptée à la sécheresse et aux incendies. Le chêne-liège est d’ailleurs connu pour sa résilience vis-à-vis du feu », explique Nicolas Plazanet, chargé de mission pour l’association. « Mais si des problèmes sanitaires surviennent, comme on l’a vu en 2017 avec l’attaque du bombyx disparate, des larves de papillons venus d’Asie qui mangent le feuillage, couplés à des incendies et des épisodes de sécheresse rapprochés, cela va provoquer le recul du peuplement forestier ».
Dans quelle mesure ? C’est ce que devra déterminer cette étude pour le chêne-liège mais pas seulement. Comme lui, le chêne pubescent, le châtaignier ou le pin maritime sont considérés comme des espèces avec peu d’avenir. Au contraire du chêne vert, de l’arbousier ou du pin d’Alep par exemple. Au total, 45 essences, d’arbres mais pas uniquement, vont faire l’objet d’un suivi. Dans le cadre de cette étude, des voyages sont aussi prévus en Tunisie, en Grèce, en Espagne, ou encore au Canada pour rencontrer des chercheurs et s’inspirer de solutions sur place, afin de préserver, même, les espèces menacées. « L’idée n’est effectivement pas de dire que cela ne sert plus à rien de planter des châtaigniers dans le massif des Maures. Certaines conditions pédoclimatiques - désigne l'ensemble des conditions de température, d'humidité et d'aération régnant dans les horizons d'un sol – peuvent encore permettre sa présence, qui est intéressante pour la biodiversité », insiste Nicolas Plazanet.
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