Une église de Lens à vendre sur le Bon Coin

C’est une annonce pour le moins insolite sur le site du Bon Coin : “Nouveauté ! Église idéalement située d'environ 539 m2 offrant de multiples possibilités. Laissez libre cours à votre imagination pour ce bien très rare à la vente.” 

L’église en question, l’église St Edouard, a été érigée à Lens en 1899 par Edouard Bollaert, dans la nouvelle citée pavillonnaire minière de la fosse 12. Une construction tout à fait naturelle à une époque où le patronat, à l’image d'Édouard Bollaert, directeur de la compagnie des mines de Lens, avait le souci de donner un cadre de vie approprié à ses salariés. Cités minières, corons et pavillons s’accompagnaient alors généralement d’écoles, de cabinets médicaux, mais aussi d’églises. 

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les besoins des mines du Nord de la France ont eu pour conséquence l’arrivée massive de populations, y compris issues de pays étrangers comme le Portugal et la Pologne. Les cités minières se multiplient dans ce qu’on appelle aujourd’hui le bassin minier : “C’est ainsi que nous avons dans le Pas-de-Calais pas moins de 1100 églises!” explique Bernard Lebrun, économe du diocèse d’Arras. 

Une église vide qui coûte cher

Plus d’un siècle plus tard, après la fermeture des mines, la situation a bien changé à Lens. “La population a beaucoup diminué, certaines communautés étrangères venues pour travailler sont reparties, et ces églises qui avaient été construites pour les travailleurs des mines sont aujourd’hui vides” continue l’économe. Rachetées par le diocèse pour un euro symbolique il y a quelques décennies, ces églises sont aujourd'hui un poids financier. “Malheureusement, ces églises ne sont plus utilisées, et les frais d’entretien ont explosé. Nous avons donc lancé une consultation auprès des habitants du quartier et des paroissiens concernant une éventuelle vente de cette église. Personne ne s’y est alors opposé” affirme Bernard Lebrun. 

“Nous sommes ouverts à tout projet associatif et restons ouverts à toute collaboration avec la municipalité pour conserver un caractère culturel à ce bâtiment” conclut Bernard Lebrun, rappelant qu'un temple protestant fait également l’objet d’une vente immobilière à Lens.