A Toulon, le parquet, trois associations de protection des victimes de violences conjugales et le service pénitentiaire signaient hier deux conventions pour lutter contre ce fléau.
C'est le résultat du travail du pôle intrafamiliale du parquet, en lien direct avec les associations.
271.000.
Un chiffre aussi colossal qu’inquiétant. Il correspond au nombre de victimes de violences conjugales en France et en 2023.
Une information qui représente une hausse du nombre de faits et d'agressions, mais qui implique surtout la libération de la parole, grâce à différents dispositifs mis en place dans les juridictions de la France entière.
Dans les juridictions varoises de Toulon et de Draguignan, ce phénomène devient petit à petit une zone de travail primordiale. 2965 cas de violences conjugales dans le département en 2023. Pour rendre les chiffres de 2024, la préfecture attend la fin de traitement des procédures lancées l'année encourue.
Ce que l’on sait par contre, c’est une augmentation de 12% des violences intrafamiliales l'année dernière. C’est pour ces raisons que les tribunaux judiciaires de Draguignan et de Toulon travaillent de concert avec les associations d’aides aux victimes.
L'association En Chemin est au centre de la première convention. Elle propose un accompagnement des auteurs de violences conjugales, pour éviter la récidive. L’idée, c’est de suivre au mieux l’auteur des faits en pré, avant, et en post, après la sentence.
"Nous avons intérêt à ce que l'auteur soit inséré socialement et professionnellement, ne serait-ce que pour payer les pensions alimentaires ou régler les amendes", explique Anne Bouthors, directrice générale de l'association En Chemin. "Typiquement, c'est directement un retour vers madame, ne serait-ce que pour la problématique du logement".
Pas tous les auteurs sont visés. La juridiction de Toulon se réserve le droit de choisir les profils : actes de répétition, de harcèlement, de menaces, d’addictions. Paramètre supplémentaire, le nombre de places disponibles dans l'association.
La deuxième convention concerne ce moment délicat, durant lequel l'auteur doit venir récupérer cartes bancaires, papiers d’identité, habits et effets personnels au domicile familial. Souvent, la personne n'est pas censée pouvoir le faire grâce aux mesures d'éviction. Mais trop souvent, la rencontre se fait quand même.
C'est un stress du côté de la victime, ça peut être aussi un stress pour l'auteur
C’est ici que certains actes de récidive se produisent. Cette convention acte l’entrée de l’association AAVIV dans le parcours juridique, qui propose d'effectuer cet échange en terrain neutre, dans les locaux de l'association. "La victime vient dans nos locaux pour nous déposer les affaires, auparavant sélectionnées et listées par le service qui gère le contrôle judiciaire", relate Isabelle Bouchet, directrice générale de l'AAVIV, l'Association d'Aide aux Victimes d'Infractions du Var, avant de poursuivre : "puis l'auteur récupère ses affaires dans un lieu où nous ne prenons en charge que les auteurs".
En cas d’urgence, vous pouvez composer le 3919, numéro national d’écoute ouvert 24/7
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