Les quatre préfectures bretonnes ont présenté ce vendredi 21 février leurs plans d'action pour la sécurité du quotidien. Une volonté nationale de renforcer, dans chaque département, la lutte contre la délinquance, par des actions ciblées. En Ille-et-Vilaine, gendarmes, policiers, services de l’Etat, travailleront autour des trois axes de ce plan de restauration de la sécurité du quotidien : le trafic de stupéfiants, les cambriolages et l’insécurité routière.
Ce vendredi matin, c’est sur la dalle Kennedy, dans le quartier prioritaire de la ville de Villejean, à Rennes, que le préfet de Bretagne et d'Ille-et-Vilaine, Amaury de Saint-Quentin, a choisi de présenter le plan d’action départemental de la sécurité du quotidien, une volonté nationale de renforcer, dans chaque département, la lutte contre la délinquance, par des actions ciblées “après un diagnostic local de la situation sur le territoire par les services de l’Etat, la police et la gendarmerie, précise Amaury de Saint-Quentin, pour bien comprendre les particularités en matière de délinquance.”
80 fonctionnaires participent à cette opération de contrôle. Ils appartiennent à différentes unités : des effectifs de la CRS82, unité à projection rapide basée à Nantes, la police nationale, la DCOS (ancienne PJ), la police aux frontières, mais aussi deux agents de la direction départementale de la protection des populations venus procéder à des contrôles dans des commerces de bouches.
“Nous avons l’ambition de réaliser 1000 à 1500 contrôles par an”, explique Virshna Heng, directeur adjoint de la DDPP35. En 2024, nous avons procédé à 25 fermetures administratives dans des commerces de restauration rapides ou des boulangeries. C’est trois fois plus que les années précédentes." Parmi les causes les plus fréquentes de fermeture administrative : le manque d’hygiène, des produits périmés, une mauvaise conservation par la congélation.
“Nous mettons nos moyens ensemble par une plus grande coordination, explique le préfet d’Ille-et-Vilaine, pour arriver à réduire ces phénomènes de délinquance que nous constatons désormais depuis trop longtemps sur certains de nos territoires, contrôler à nouveau dans de meilleures conditions l’espace public et surtout dégager des résultats qui soient à la fois visibles, et durables.”
En Ille-et-Vilaine, gendarmes, policiers, services de l’Etat, travailleront autour des trois axes de ce plan de restauration de la sécurité du quotidien : le trafic de stupéfiants, les cambriolages et l’insécurité routière.
Avec 5 384 cambriolages commis dans le département en 2024, les forces de l’ordre font état d’une augmentation de 5,73 % de ces fait, un chiffre plus important en zone gendarmerie, où cette hausse est de 12,4 %, “sur les pourtours des zones urbaines”, note Amaury de Saint-Quentin.
Il poursuit avec un domaine "où nous avons besoin de retrouver des résultats, que nous avons perdu ces derniers mois, en matière de sécurité routière.” En Ille-et-Vilaine, en 2024, 620 accidents corporels ont fait 769 blessés et 50 décédés, soit huit de plus qu’en 2023. Des contrôles routiers seront renforcés “principalement en zone gendarmerie”.
Quelques chiffres permettent de mesurer l’implantation croissante du narcotrafic dans la capitale bretonne : Depuis 2019 les infractions liées aux stupéfiants ont augmenté de 72 %, avec 38 points de deals identifiés par les autorités dans la métropole rennaise. En 2024, ce sont 5 homicides, 27 fusillades et 70 blessés à l’arme blanche que les forces de l’ordre relient au trafic de drogue, un phénomène “qui tend à se développer en zones périurbaines et rurales” indique la préfecture d’ille et Vilaine.
Le PADRSQ, pour plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, identifie trois quartiers rennais minés par le narcotrafic qui vont ainsi voir une présence renforcée des forces de l’ordre : Maurepas, le Blosne, et Villejean.
Ces trois quartiers politiques de la ville, tout comme le centre-ville, sont déjà quadrillés par la présence des quatre BST, les brigades spécialisées de terrain. “Actives sur le terrain de 10h à 21h, tous les jours. C’est déjà le cas à Maurepas et Villejean, ce sera aussi le cas au Blosne dès la rentrée, précise Yannick Blouin, le directeur interdépartemental de la police nationale d'Ille-et-Vilaine.
"Ils connaissent parfaitement leur secteur. C’est une valeur ajoutée considérable. Ils ramènent énormément de renseignements opérationnels qui viennent ensuite alimenter les enquêtes en cours." Des plaques d’immatriculation, des contrôles d’identité, des verbalisations d’usagers de produits stupéfiants.
On ratisse tout ce qui bouge, on trouve des armes, des téléphones portables, qui renvoient des empreintes papillaires, génétiques au labo.
En fin d’année dernière, cinq policiers ont rejoint la BST de Villejean, et la mise en oeuvre de ce nouveau plan ne s’accompagne pas d’annonce de renforts, même si “le nombre d’enquêteurs détachés aux stupéfiants à Rennes a vocation à évoluer”, estime Amaury de Saint-Quentin.
“La restauration de la sécurité du quotidien, ce n’est pas un concept qui sort de nulle part, insiste Yannick Blouin. C’est pour que la population qui habite ici puisse vivre paisiblement, tranquillement. Elle a besoin de nous.”
Le policier veut pour preuve de l’efficacité du travail de terrain mené la condamnation début février à des peines de 3 à 8 ans de prison de huit hommes renvoyés devant le tribunal correctionnel de Rennes pour une dizaine de règlements de compte à l’arme de guerre, dans le quartier de Maurepas, entre juillet et octobre 2024. “Nous devons dupliquer ce travail partout”, conclut-il.
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