L’entreprise sidérurgique Saarstahl Rail, implanté à Hayange, a signé vendredi 24 janvier un contrat de plus d’un milliard d’euros avec la SNCF pour la livraison de rails à faibles émissions carbones. Cette signature a eu lieu en présence d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Philippe Tabarot, ministre des Transports.
Saarstahl a décroché le jackpot. Le groupe sidérurgique allemand a conclu ce vendredi 24 janvier un accord avec la SNCF pour la fourniture de 170 000 tonnes de rails par an sur une durée de six ans, pour la modique somme d’un milliard d’euros.
Le résultat d’une stratégie convaincante qui mise sur une économie circulaire. “Quoi de mieux que de faire du neuf avec de l’ancien. Le réseau français montre des signes de vieillissement évident. 16% des rails sont proches de leur fin de vie nominale.” reconnaît Philippe Tabarot, ministre des Transports.
L’acier usagé est en effet recyclé avec des fours électriques sur le site Saarstahl Ascoval, à Saint-Saulve (Nord), avant d’être envoyé à Hayange, en Moselle, pour fabriquer de nouveaux rails plus écologiques. “Parmi les composantes du réseau ferré, la fabrication du rails est une des activités industrielles les plus émissives en C02”, précise-t-il.
“Ce partenariat est un engagement commun pour décarboner le secteur ferroviaire européen.”, assure Nadine Artelt, présidente et directrice de Saarstahl Rail, qui revendique une réduction de 70% des émissions de CO2 par rapport à une production classique.
L’aciériste allemand se positionne comme “leader dans la production de rails à faibles émissions carbone” à l’échelle européenne, selon la directrice générale. Ce processus a été lancé en 2018, bien avant que le groupe ne reprenne l’usine d’Hayange en 2021.
“La démarche est parfois difficile à faire passer mais je suis convaincu qu’elle deviendra la norme. Tous les sidérurgistes, tous les producteurs de rails devront y passer”, estime Dominique Chiesura, responsable commercial de Saarstahl Rail. “Nul autre sait faire ce qu’on sait faire. C’est important de montrer qu’on a une entreprise française qui sait faire ces choses-là. Notre tâche c’est maintenant d’exporter notre savoir-faire au-delà de l’Europe.”
C’est également “une grande fierté” pour Matthieu Chabanel, président de SNCF Réseaux, “d’être les premiers en Europe à développer cette filière”, et de “consolider l’usine d’Hayange”.
“C’est un combat que je porte de longue date. Je suis fière de voir cette usine gérer des heures supplémentaires alors qu’il y a quelques années, il y avait du chômage partiel”. En 2018, Agnès Pannier-Runacher était missionné d’annoncer aux salariés d’Ascoval, à Saint-Saulve, la fermeture de leur usine comme seule solution. “Mais ils m’ont convaincu qu’il y avait une issue pour ce site. Ça n'a pas été un long fleuve tranquille.”, raconte la ministre.
Grâce à ce contrat, les deux usines se remettent sur pied. “Ce contrat va permettre de garantir près d’un millier d'emplois sur les deux sites de l’entreprise Saarstahl, avec un effet positif sur le marché de l’emploi local”. A Hayange, environ 400 salariés sont concernés.
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