Le procès de Brahim Aouissaoui, auteur présumé de l’attentat de la basilique de Nice, s'est ouvert ce lundi 10 février à Paris. L'homme dit ne plus se souvenir. Une stratégie de défense qui frustre déjà les parties civiles.
"Je ne me souviens pas des faits. Je n’ai rien à dire car je ne me souviens de rien": les mots de Brahim Aouissaoui, en blouson crème ouvert sur un t-shirt blanc, retentit sur les bancs des parties civiles. Dans la salle d'audience le fils de l'une des victimes de l'attentat lance alors un « Va te faire foutre ! ». "Ce n'est pas acceptable" dit le président Christophe Petiteau qui demande son expulsion de la salle d'audience.
L'accusé a donc décidé de se retrancher dans le déni. "Je ne vois pas comment j'aurais pu tuer trois personnes" insiste l'accusé. Il encourt d'ailleurs une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Son avocat, Maître Martin Méchin explique: "consécutivement aux anesthésies générales qu'il a subi, les experts ont conclu à une amnésie irréversible" de l'homme de 25 ans. Une théorie que balaye Maître Soussi qui y voit "un refus de collaborer avec l'institution judiciaire". Pour son avocat, "il ne comprend pas les enjeux de ce procès". Son examen médical n'a révélé aucune lésion cérébrale et l'expertise psychiatrique a conclu à l'absence d'altération ou d'abolition de son discernement au moment des faits. Les experts psychiatres sont attendus à ce propos ce mardi.
Pour la première fois, l'Eglise Catholique, institution, s'est constituée partie civile. "Il est assez évident, que Brahim Aouissaoui est venu pour assassiner des gens dans une église", selon Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France. L'homme avait repéré la Basilique Notre-Dame de l'Assomption, passant à six reprises devant l'édifice religieux. Le président de la CEF demande désormais à ce que "soit retenue la qualification aggravante d’attentat terroriste en raison de la religion".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !