Où en est la situation de l’épidémie dans notre pays ? Que penser des mesures annoncées jeudi 18 mars par le Premier ministre Jean Castex ? Comment les régions font face à cette crise et à quel point sont-elles impliquées ? Autant de questions posées à Othman Nasrou, premier vice-président de la région Île-de-France et conseiller municipal de Trappes.
Un confinement est en vigueur depuis vendredi 19 mars au soir dans la région Île-de-France, ainsi que dans les Hauts-de-France, l’Eure, la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes. "Nous sommes arrivés à une situation de saturation du système hospitalier. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que de prendre cette mesure", commente Othman Nasrou. Toutefois, il admet qu’elle est "un peu particulière", les personnes pouvant se déplacer dans un rayon de 10 kilomètres de leur domicile, jusqu'à 19 h et sans attestation. "Les gens sont au bout du rouleau donc il fallait trouver un chemin équilibré", poursuit-il.
Les commerces sont fermés, mis à part quelques-uns comme les fleuristes, les coiffeurs, les opticiens. Cela risque de porter un nouveau coup à l’économie, alors qu’en Île-de-France, le chômage a bondi de 15 % en un an. "Nous avons immédiatement demandé un renfort des aides à destination des nouveaux commerces qui sont fermés. Nous avons un fond de résilience pour les petites entreprises. Ils vont souffrir encore plus. C’est la région la plus impactée par la crise. On espère que la vaccination va nous permettre de retrouver une vie normale et à la vie économique de reprendre", lâche-t-il.
La région Île-de-France a également débloqué une enveloppe de 10 millions d’euros, financée en partie par l’Union européenne, pour ajouter des lits au sein des services de réanimation.
Le premier vice-président de la région Île-de-France affirme sa volonté de prolonger l’action de l’État. "Nous souhaitons travailler davantage avec l'État et il faut qu’on arrête de croire que l'État peut tout faire tout seul. Nous avons besoin de décentralisation, de plus d’horizontalité. Il y a 40 ans de centralisme derrière nous qu’il faut réussir à changer", explique-t-il, regrettant avoir été informé tardivement par l’exécutif sur ce troisième confinement. "J’ai le sentiment qu’un effort minimal a été fait. Ce sont les dernières 24 h seulement qui ont servi à la concertation. Je le regrette", confie Othman Nasrou.
Face à une situation sanitaire critique, l’espoir de la vaccination se fait de plus en plus grand. "Nous sommes la région la plus touchée par l’épidémie en ce moment et nous sommes la région la moins vaccinée. Il faut que cette vaccination se fasse à flux tendu", affirme l’élu. Et une mesure pourra peut-être permettre d’endiguer l’épidémie : le recours au télétravail. "Nous demandons à tous ceux qui le peuvent de télétravailler", répète Othman Nasrou.
L'épidémie de Covid-19 plane également sur la tenue des élections régionales qui doivent avoir lieu en juin. Ce qui inquiète Othman Nasrou. "Ce serait une faute morale. Il est difficile d’imaginer qu’on peut aller travailler et qu’on ne peut pas voter", conclut l'élu.
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