Caen
Jusqu’à cette année, le département de l’Orne ne possédait pas d’unité de soins palliatifs. Un manque dans l’offre de soins qui sera comblé dès cet été. La première unité ouvrira en août 2025 à l’hôpital Jacques Monod de Flers.
En 2024, un dispositif national prévoyait le développement des unités de soins palliatifs en France. 20 départements en étaient encore dépourvus l'année dernière. Parmi eux, l'Orne, seul département normand à ne pas en disposer. Le centre hospitalier Jacques Monod de Flers doit donc ouvrir une unité de soins palliatifs cet été 2025.
David Trouchaud, directeur général du groupement hospitalier de territoire Les collines de Normandie, dont fait partie l’hôpital Jacques Monod de Flers, a répondu à nos questions sur cette future unité de soins palliatifs.
RCF : La première unité de soins palliatifs de l’Orne va voir le jour à Flers. Pourquoi le choix du centre hospitalier Jacques Monod de Flers pour cette première installation ?
David Trouchaud : L’établissement a de nombreuses personnes âgées dans sa patientèle et nous avons une offre cancérologie très importante qui compte pour 17% de l’activité de l’établissement. Le fait d’avoir une unité de soins palliatifs sur le centre hospitalier de Flers prenait donc tout son sens.
RCF : Actuellement, sans une telle unité de soins palliatifs dans le département de l’Orne, comment ça se passait pour les patients ?
David Trouchaud : On n’était pas dépourvu de solutions : on avait déjà une équipe mobile de soins palliatifs, des lits identifiés de soins palliatifs…
Elle va nous permettre de traiter les cas les plus complexes, qu’ils soient médicaux, sociaux ou médico-sociaux.
La particularité de cette unité, qui va fonctionner en complémentarité des dispositifs que je viens de présenter, est d’avoir une vision non hospitalière, d’être un lieu de vie avec une durée moyenne de séjour d’environ trois semaines. Elle va nous permettre de traiter les cas les plus complexes, qu’ils soient médicaux, sociaux ou médico-sociaux. L’idée est de faire en sorte que ces patients puissent terminer leurs jours dans les meilleures conditions possibles et, le cas échéant, puissent faire l’objet de séjours de répit, en particulier pour les aidants.
RCF : Est-ce qu’une telle unité dans le département était demandée ? Notamment avec une population vieillissante dans l’Orne : un habitant sur trois a plus de 60 ans selon l’Insee.
David Trouchaud : Très clairement, c’était un trou dans la raquette dans l’offre de soins. Nous sommes à la fois fiers et honorés et je pense que l’ensemble des personnes qui s’occupent de ce sujet-là sont soulagés d’avoir appris la nouvelle de la mise en place de cette unité. Elle va nous permettre de prendre en charge une patientèle complexe, pour un meilleur service rendu aux patients.
RCF : Pourquoi le département de l’Orne n’était-il pas doté d’une unité de soins palliatifs ?
David Trouchaud : Ce type d’unité est un peu particulier. Il faut qu’un certain nombre d’éléments soient réunis pour pouvoir l’ouvrir : la disponibilité en lits, la disponibilité des surfaces, la problématique du recrutement de personnels médicaux et non médicaux. Donc, c’est à partir du moment où on a pu réunir l’ensemble de ces éléments-là que le feu vert a pu nous être donné pour l’ouverture de cette unité.
RCF : Concernant les professionnels de santé, l’ouverture de cette unité de soins palliatifs est-elle synonyme de recrutements à Flers ?
David Trouchaud : On a déjà recruté le médecin préfigurateur-chef de service de l’unité. Nous allons recruter des professionnels, les fiches de postes vont paraître entre les mois de février et mars pour un recrutement à l’été 2025 et une ouverture dans la foulée.
RCF : La ministre de la santé, Catherine Vautrin, a visité les locaux de la future unité de soins palliatifs mi-janvier. Les locaux sont là, les travaux ont-ils déjà commencé ?
David Trouchaud : Les travaux ont déjà commencé depuis plusieurs semaines pour une livraison au mois de juin 2025 et un début d’exploitation probablement à la fin du mois d’août 2025.
L’unité va être configurée pour ressembler le moins possible à une unité hospitalière.
Dix lits de soins palliatifs seront ouverts. L’unité va être configurée pour ressembler le moins possible à une unité hospitalière avec des chambres qui seront décorées pour permettre une forme de sérénité de la patientèle. Une chambre sera dédiée à l’accueil des familles pour leur permettre de dormir auprès des patients. Une salle Snoezelen sera également installée : c’est une salle qui permet de se détendre avec des casques de réalité virtuelle, de la musique douce… Tout sera mis en œuvre pour que cette unité puisse répondre au cahier des charges fixé par le niveau national et pour permettre à la patientèle d’être prise en charge dans les meilleures conditions possibles compte tenu de la pathologie qui est la leur.
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