La mission spatiale HERA va mesurer les effets d'une collision réalisée sur un astéroïde. En passant près de Mars, la mission dirigée à Nice va aussi prendre des photos inédites d'une lune de Mars appelée "Deimos".
Patrick Michel est directeur de recherches au CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur. Il a les yeux levés vers le ciel ou se trouvent les astéroïdes. Nice est "fortement impliquée dans l'étude de ces objets" nous dit l'astrophysicien. Deux aspects sont abordés dans la Baie des Anges, "l'étude scientifique, parce qu'elle nous permet de remonter le temps aux premiers instants du système solaire et puis la protection de la planète, puisque certains astéroïdes pourraient potentiellement nous menacer". Désormais un de ces objets porte le nom de la ville et s'appelle aussi Nice. "C'était important de faire reconnaître cet intérêt pour la science et la culture et cette activité que nous avons à l'Observatoire sur cette science-là, au travers du nom d'un astéroïde, de telle sorte que Nice ne brille pas seulement sur Terre, mais aussi dans l'espace avec un petit bout de caillou" nous dit Patrick Michel.
Patrick Michel est aussi responsable scientifique de la mission spatiale HERA à l'agence spatiale européenne, une mission qui vise à étudier les effets de la mission DART de la NASA qui a percuté un astéroïde en 2022 afin de vérifier nos capacités de défense planétaire face à la menace d'une collision. "Notre idée c'était de se dire que finalement, les films d'Hollywood, c'est quand même pas terrible, on peut faire mieux en réalité" dit Patrick Michel qui continue en expliquant que "HERA, c'est un peu l'inspecteur Colombo. On connaît le criminel au départ et après on mène l'enquête". Le 12 mars prochain, la sonde de la mission spatiale HERA va survoler Mars pour s'accélérer: "on utilise les forces d'attraction des planètes pour faire comme un carburant, c'est-à-dire que ça nous permet d'avoir une accélération supplémentaire gratuite" et en même temps "on va aussi utiliser les instruments pour prendre des images de Mars et aussi d'une de ses lunes parce que Mars a deux lunes".
Résultat: à Nice on va pouvoir contempler les premières images de la deuxième lune de Mars: Deimos. Patrick Michel le reconnaît: "on connaît très peu de choses sur ces lunes-là. Donc, tout en faisant ce voyage qui va nous conduire vers l'astéroïde sur lequel Dart a tapé et qui nous y amènera à l'automne 2026, entre-temps, on espère profiter de ce passage martien". Un moment qui sera partagé avec les niçois le 22 mars de 14h30 à 17h30 au Centre Universitaire Méditerranéen: "l'occasion de rencontrer l'équipe de la mission HERA et l'Agence Spatiale Européenne et de voir ces images". 550 places disponibles pour cette journée en accès libre avec la Ville de Nice. "On montrera toutes ces images, on pourra partager avec le public comment on a ressenti de les accueillir le 12 mars depuis le centre d'opération de l'ESA" a promis le scientifique. Pour Patrick Michel "quand on met l'intelligence humaine au service de la connaissance on arrive à relever des défis extraordinaires tous ensemble c'est un message de paix et qui est très important, c'est-à-dire qu'il y a au niveau politique des combats, des tensions, mais il faut que nous, les scientifiques, on maintienne ce lien tous ensemble parce que c'est ça finalement qui nous sauvera".
Chaque jour, Marine Samzun reçoit un invité qui raconte l'actualité en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
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