En décembre 2024, les pays membres de la Convention de Berne ont voté le changement de statut du loup. L’espèce, jusque-là considérée comme ‘strictement protégé’ a été déclassée, devenant espèce simplement ‘protégée’. Dans le Grand Est, la présence du loup est avérée dans les Vosges.
La décision a été actée en décembre et doit s’appliquer début mars dans les pays européens. Cette décision, c’est celle de l’assouplissement du niveau de protection du loup. Un vote qui répond avant tout aux préoccupations des éleveurs victimes d’attaques. Concrètement, ce choix des pays membres permet d’alléger les démarches administratives pour une demande de prélèvement. En d’autres termes, d’autoriser plus facilement les tirs sur les individus à l’origine des attaques de bétail. En France, cette décision ne devrait, dans les faits, apporter que très peu de changements. Les tirs dérogatoires sont déjà en place, avec des demandes effectuées auprès des préfectures, puis justifiées auprès de la Commission européenne.
L’Office Français de la Biodiversité (OFB), qui est en charge du suivi des grands prédateurs, dont le loup, confirme une hausse des attaques de troupeaux dans notre pays. Ses agents sont en effet aux premiers rangs de ces attaques, puisque ce sont eux qui se rendent sur le terrain pour effectuer les premiers prélèvements, et confirmer ou non la mort par prédation due au loup. Le phénomène correspond toutefois à une présence accrue du loup dans des territoires jusque-là vierges de sa présence. Les éleveurs, moins préparés et sans moyens de prévention spécifiques, subissent davantage la présence des populations lupines.
Si le loup s’intéresse de si près aux troupeaux non protégés, c’est en partie à cause de son caractère opportuniste. A l’image du renard, il s’acclimate facilement, et se glisse aisément dans les parcs des animaux d’élevage. Un contexte qui favorise son instinct de chasse, le poussant dans certains cas, à attaquer plus que de raison, laissant alors sur place des dépouilles à peine consommées… et des éleveurs démunis par autant de dégâts. D’autant que les occasions de rencontre augmentent sur le territoire, puisque les habitats naturels du loup et terrains d’élevage tendent à se rapprocher en raison de la pression de l’activité humaine.
L’Alsace pourrait bien faire partie de ces nouveaux territoires fréquentés par le loup. Si les Vosges sont surtout une zone de passage, le retour de l’espèce est avéré depuis 2011 avec un premier loup identifié dans les Hautes Vosges, puis 2013 avec une reproduction avérée. Depuis, la situation ne s’est pas reproduite, sans qu’aucune explication n’ait été trouvée par l’OFB, mais trois zones de présence sont connues dans le Grand Est aujourd’hui : en Haute-Marne, dans l’Aube et dans les Hautes Vosges.
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