Mayotte : ce sapeur-pompier clermontois raconte sa mission sur place
L'adjudant Sébastien Chanudet a fait parti des premiers sapeurs-pompiers à s'être rendu sur place du 20 décembre au 4 janvier. Dans cet entretien, celui qui est basé à Clermont-Ferrand raconte sa mission, l'ampleur des dégâts sur l'île mais aussi la force du peuple mahorais. Témoignage.
L'adjudant Sébastien Chanudet faisait partie des 7 sapeurs-pompiers puydômois sur placeSébastien Chanudet, racontez-nous quel a été votre constat en arrivant ?
Dès mon arrivée, j’ai été frappé par l’ampleur des dégâts. En atterrissant à l’aéroport, il n’y avait plus de tour de contrôle. Plus globalement, aucun arbre ne tenait encore debout, et il ne restait plus de toitures non plus. Ensuite, pendant notre trajet jusqu’au camp de base, j’ai compris à quel point la situation était catastrophique.
Quelles ont été les priorités une fois sur place ?
Notre priorité était avant tout de ne pas être un poids pour la population mahoraise. Il a donc fallu construire nous-mêmes notre camp de base afin d’être totalement autonomes. Il faut comprendre que les pompiers de Mayotte continuaient à assurer leurs missions habituelles. Notre travail, à nous, était de faire du secours. C’est pourquoi il fallait des profils rustiques (sic) et expérimentés dès les premiers jours.
Ensuite, la priorité des pouvoirs publics a été de reconstruire les établissements scolaires. La population de Mayotte est très jeune, il fallait donc remettre les écoles sur pied au plus vite. Nous avons d’abord dû recenser les enfants, puis lancer les travaux : refaire les fenêtres, les toitures, la charpente, les faux plafonds… Tout ce que nous avons réalisé l’a été dans une optique de durabilité.
En quoi cette mission a-t-elle été marquante ?
C’est le genre de mission… (il marque une pause) qui vous apprend à rester humble. Quand vous voyez des gens vivre dans la misère et que, de retour chez vous, vous retrouvez votre lit, votre douche chaude, bref, votre confort… Ça remet clairement les idées en place. Et puis, humainement, j’ai tissé des liens forts avec mes collègues du SDIS de l’Isère.
Et les Mahorais alors ? Font-ils preuve de résilience ?
C’est une communauté extraordinaire ! Les gens vous accueillent vraiment avec le cœur. J’ai un souvenir marquant de notre avant-dernier jour : les habitants du petit village voisin de notre camp sont venus nous préparer un repas typique. Ils étaient ravis de nous l’offrir, et même avec leurs modestes moyens, ils l’ont fait avec générosité !
Seriez-vous prêt à y retourner ?
Personnellement, oui ! Après, cela ne dépend pas que de moi, mais j’ai un profil d’ancien militaire, j’aime voyager et je suis prêt pour ce genre de mission.



