L’hommage populaire au pape François

Depuis mercredi 23 avril, des fidèles viennent se recueillir devant la dépouille du souverain pontif à la basilique Saint-Pierre de Rome. Les commémorations et les témoignages parlent d’un pape simple, chaleureux, qui savait mettre à l’aise.

Une multitude d’hommages

Beaucoup de fidèles étaient présents à Rome lors de cette année de Jubilée et de ces fêtes de Pâques. L’annonce de la mort du pape François a été une réelle stupéfaction pour ceux qui ont pu assister à sa dernière apparition en public.

“Hier, il était là, au balcon à nous bénir, et aujourd’hui il n’y était plus. On est sûrs que c’est un signe de la présence de Dieu qui guide son peuple, qui nous fait entrer dans l'espérance de la résurrection”, révèle une mère de famille venue de Carcassonne (Aude). La mort n’est pas une fin. La fin est toujours le début d'autre chose et c’est ce à quoi nous appelait le pape. Ne pas regarder en arrière, aller de l’avant, marcher, courir, comme il disait dans son homélie, être en recherche de Dieu."

Ça me tenait à cœur de prier pour le Pape François, ça a été un prêtre assez exceptionnel

Une ferveur partagée partout dans le monde. Comme en France, à Valence (Drôme), où les croyants se sont pressés à la cathédrale Sainte-Apollinaire dès le lundi de Pâques. Lors de cet office de près de 45 minutes, des psaumes, des chants et des lectures ont permis aux fidèles de se recueillir. "Ça me tenait à cœur de prier pour le pape François, ça a été un prêtre assez exceptionnel. Il a fait et dit de belles choses. Je pense qu’il a ouvert la voie au futur pape pour des choses encore plus belles", explique une fidèle présente à l’office. Certains se souviennent surtout de ses combats. Selon sœur Jean-Michelle, “il avait un très grand souci des gens qui étaient 'au bord de l’Église' et aussi des gens 'au bord de la société'".

Le souvenir d’un homme simple aux tentatives progressistes

Au-delà des veillées et des messes, certains se rappellent leur rencontre avec le pape François. "Il y a quand même quelque chose que je trouve extraordinaire, c’est sa capacité à dire simplement des choses profondes. Il m’a aidé à devenir davantage chrétien, à me situer devant Dieu de manière juste et je lui en suis reconnaissant”, témoigne Monseigneur Dubost, membre du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Dans leurs souvenirs, ils décrivent un homme ouvert, bienveillant et aimant. Rémy de Bessa Martins, actuel directeur des pèlerinages au sein du diocèse de Viviers (Ardèche), explique que "quand on allait lui serrer la main pour le saluer, le pape avait un regard plein d’humanité et d’intérêt pour ce que vous étiez, avec un sourire qui vous amenait beaucoup de joie".

Il m’a aidé à devenir davantage chrétien, à me situer devant Dieu de manière juste et je lui en suis reconnaissant

L’homme a marqué les esprits tout comme ses actions. Notamment le dialogue interreligieux qui restera au centre de son pontificat. "J’ai travaillé pour lui à la rencontre entre musulmans et chrétiens et je suis témoin du grand effort pour que la paix existe entre les deux religions, je trouve ça très bien", témoigne Monseigneur Dubost.

D’autres se remémorent son progressisme sur certaines questions environnementales, sociales et écologiques, notamment avec l’encyclique Laudato si', envoyée à tous les évêques en 2015. "Le pape François nous dit que l’Homme se pose en dominateur absolu. Il a beaucoup dénoncé l'anthropocentrisme, c’est-à-dire l’Homme au centre qui exploite selon ses désirs cette nature qui nous a été donnée. Donc on a tout un chemin à faire", précise Maurice Simplex, diacre au diocèse de Belley-Ars, dans l’Ain.

Pour ses obsèques, le traditionnel dispositif sera simplifié, comme le souhaitait Jorge Mario Bergoglio qui aspirait à plus de sobriété.