Le préfet de l'Allier, Christophe Noël du Payrat, a visité l'exploitation du GAEC Guers de Chézy, ce vendredi 28 février. Invité par la chambre d'agriculture, cet événement faisait office de première prise de contact avec le secteur agricole du bourbonnais.
"Je suis là pour vous écouter et comprendre vos enjeux", introduit Christophe Noël du Payrat. En pleine semaine du Salon de l'agriculture, le fraîchement nommé préfet était en visite pour la première fois dans une ferme de l'Allier. L'occasion de discuter avec les éleveurs et la Chambre d'agriculture du département, qui avaient plusieurs messages à lui faire passer.
Entre les charolaises et les aubracs, Christophe Jardoux, président de la Chambre d'agriculture et de la FNSEA 03, a longuement pris la parole pour dénoncer la situation agricole du moment : "Ras le bol de se justifier de tout" ; "On est dépendant des aides" ; "Cette folie qu'on appelle l'escrologie".
Depuis plusieurs années, une partie des agriculteurs du territoire critique les démarches administratives et les contraintes du métier notamment en matière d'écologie. "Sur les pesticides, on met souvent la charrue avant les bœufs. Nous disons juste qu'avant d'interdire, il nous faut la solution", explique Christophe Jardoux. Pour rappel, la loi Duplomb visant à réinstaurer certains pesticides sera débattue dans les prochains jours à l'Assemblée nationale. Elle a déjà été adoptée par le Sénat. "On achète les pesticides, on ne nous les donne pas. Quand on peut s'en passer, on le fait", rajoute le président de la chambre.
Les agriculteurs sont aussi soumis a des difficultés financières importantes : taux d'endettement, décalage entre la rémunération et le travail fourni, augmentation des charges. Aurélien Guers a 34 ans. Il a reprit avec son frère l'exploitation de Chézy qui accueille le préfet pour cette rencontre. Il partage sa situation : "On a besoin de faire de plus en plus de travail pour subvenir à la hausse du nombre de charges. Au final, la marge n'est pas plus importante. On est sans doute encore plus fragile qu'avant".
Le préfet est resté silencieux durant ces explications, laissant la parole aux agriculteurs présents. Conscient du rôle important de la préfecture dans la législation et l'encadrement agricole, il a déclaré en fin d'entrevue "vouloir trouver les bonnes façons de faire aboutir les projets, avec les services de l'Etat, dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe". Il a également ajouté avoir prise en compte les revendications de la Chambre d'agriculture : "Vous souhaitez de la stabilité et de la simplification".
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