Le retard pris dans l’élaboration du budget a des impacts, par exemple sur le service civique des jeunes. Le gouvernement a gelé le 30 janvier tous les contrats pour le mois de février. C’est un coup dur pour des centaines d’associations partout en France.
Le budget 2025 sera sans doute adopté après le vote de la motion de censure. Mais en attendant les impacts du retard dans l’élaboration du budget commence à se faire sentir. C’est le cas du service civique destiné aux jeunes de 16 à 25 ans pour des missions d’intérêt général de 8 à 12 mois. Jeudi 30 janvier, le ministère des comptes publics a pris la décision de bloquer les contrats de service civique à compter du 1ᵉʳ février. Un choc pour les associations et organismes qui accueillent ces jeunes volontaires.
Ce blocage a été mal vécu par le monde associatif. "Ce qui nous a tous surpris, c'est la brutalité de l’annonce et le délai très court. Ça a été annoncé du jour pour le lendemain" explique Marie Tellu-Krane présidente d’Unis-Cités, association pionnière dans le service civique. "D’autant plus que le flou a persisté pendant plus de 24 heures sur les contrats signés depuis le 1ᵉʳ janvier" précise-t-elle. Au sein d’Unis-Cités, la suspension du service civique concerne plus de 1000 jeunes.
Au niveau national, 2000 candidats au total devaient commencer des missions au sein des associations de solidarité, sportives ou de protection de l’environnement comme Picardie Nature. Eric Hugentobler son directeur est dans l’expectative : "On ne sait pas quoi dire aux jeunes, on avait des accueils prévus à partir de courant mars". A ce stade, il estime que leur absence va : "remettre en cause la dynamique et l’importance de certaines actions".
Pour d’autres structures la situation est plus critique, comme par exemple à l’intérieur du réseau RCF (composés de 64 radios associatives). "Les jeunes du service civique gèrent la communication sur le site internet et sur les réseaux sociaux. Ils font aussi les visuels pour les événements" indique Eva Géronimus, directrice RCF Alsace à Strasbourg. "Sans eux nous avons moins de visibilité ! Or c’est primordial pour notre développement" ajoute-t-elle.
Ce gel n’est pas sans conséquences non plus pour les jeunes volontaires. Souvent, c'est une première expérience hors du cadre scolaire, ou sert de tremplin pour les études ou un projet professionnel. "Il y a un gros risque de démotivation. Le service civique permet de découvrir la vie associative locale et d’y participer concrètement. On craint que cette envie retombe" redoute Mickaël Huet, délégué général du Mouvement associatif.
Lorsque le budget sera adopté, le système devrait reprendre son fonctionnement normal d’ici trois semaines un mois. Mais les associations insistent sur une prise de position claire et rapide de la part du gouvernement, car cet épisode à “généré un doute sur les volontés du gouvernement en termes de déploiement de soutien aux services civiques”, estime Marie Tellu-Krane, présidente d’Unis-Cités.
Le gel des services civique s’inscrit aussi dans un contexte économique déjà très compliqué pour les associations. “Certaines sont en train de mettre la clé sous la porte” alerte Mickaël Huet. “Il y a l’inflation mais aussi comme le budget n’est pas voté, les subventions n’arrivent pas dans les comptes des associations. Elles se retrouvent en grande difficulté de trésorerie” complète le délégué général du Mouvement associatif. Il rappelle aussi que "le nouveau Service civique écologique est ralenti par un manque de financements".
En 2023, le Service civique avait réuni 148 500 jeunes. Pour 2024, l’objectif fixé des 150 000 avait été presque atteint en novembre.
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