Lazare en fête pour l’arrivée de Tanguy le Turquais

Françoise ajuste son bonnet rose. Emmitouflée dans son écharpe, elle regarde la mer. Les voiles roses de l’IMOCA Lazare surgissent à l’horizon. Au bout du quai de la Chaume aux Sables d’Olonne, une cinquantaine de personnes se sont regroupées. Tous sont habillés aux couleurs de l’association. Il y a des enfants, des personnes âgées, des parents. Le groupe est éclectique. Tel est l’objectif de Lazare : organiser des colocations entre sans-abri et jeunes actifs à travers toute la France. 

Françoise fait partie des personnes qui ont trouvé refuge dans la maison Lazare d’Angers. Ils sont 5 colocs à être venue d’Angers. Depuis 3 mois, tous suivent le Vendée Globe avec assiduité. Alors, il était évident pour eux de venir accueillir leur skipper. “Il est venu dans notre maison il y a 2 ans. J’étais très surprise de voir arriver ce bel homme. Je lui ai fait visiter la maison, et on a partagé un repas”, confie Françoise, “C’est une véritable réussite. C’est de la solidarité. Tout le monde le soutenait ici à Lazare et lui il était avec nous”. Pour Françoise comme pour d’autres colocs, l’aventure de Tanguy à travers les mers les ont émerveillés. “Pour moi, son engagement associatif est synonyme d'espérance”, ajoute la colocataire. 

“Les colocs Lazare soufflent dans tes voiles Tanguy” 

Quand Tanguy entame sa remontée du chenal, tout le groupe s’active. Fumigènes, chants, danse et même une banderole “Les colocs Lazare soufflent dans tes voiles Tanguy”. Alors quand le skipper pose pied sur le ponton, ses premiers mots sont pour l’association. “On est à l’arrivée pour Lazare. Parce que c’est ça Lazare. C’est des gens qui galèrent mais qui en veulent. Donc j’ai jamais rien lâché pendant 3 mois. Jusqu’à la fin de ma vie, je vais dire merci”. 

Tanguy le Turquais est fier de porter les couleurs de Lazare. Pendant les années de préparations, le skipper et son équipe ont cherché des sponsors qui acceptent de payer en laissant la visibilité entière à Lazare. Ainsi, l’association n’a pas versé un centime. 

Les parcours de vie des colocs ont inspiré le marin pendant sa course. “Ils sont 300 colocs chez Lazare. Au moment du départ, il y en avait une grande majorité qui était venus pour me donner de la force. Ils étaient comme des dingues sur les quais. Je me suis rendue compte qu'au-delà de la visibilité pour l’association, on était en train de faire vibrer 300 personnes. Alors quand j’étais sur l’eau, que c’était difficile et que j’avais envie d’arrêter, je me disais que je ne pouvais pas les abandonner.”