L’association de promotion de l'Angélique Niort-Marais Poitevin propose de découvrir ou redécouvrir l’angélique lors d’une exposition, visible jusqu’au 9 mars. Vous ne le savez peut-être pas, mais l’emblème de Niort possède des bienfaits et une histoire insoupçonnée.
Depuis le 25 janvier, le deuxième étage de l’Office du Tourisme de Niort, récemment installé au Port Boinot, s’est mis à la couleur de l’angélique : le vert. Spécialement pour nous, c’est le vice-président de l’association de promotion de l'Angélique Niort-Marais Poitevin, Luc Maillard qui nous fait la visite. Attention, lorsqu’il est lancé, ce n’est plus Luc Maillard qui parle, mais la passion.
« On commence par l’histoire de l’Angélique avec quelques photos et puis une fresque depuis Charlemagne jusqu’à nos jours. »
Sur cette fresque, on y apprend les différentes utilisations de l’angélique au fil des siècles.
Dès le XIIe siècle, c’est une herbe médicinale. « Là, vous voyez les premiers flacons d’angéliques des pharmaciens ». Puis, à partir du XVIe siècle elle devient une plante culinaire. « On a commencé à la travailler en confiture, en confit, etc. Et c’est en 1900 que sur Niort il y a beaucoup de restaurateurs qui s’occupaient de l'angélique ».
Si Niort était une place forte de l’angélique, c’est que la plantation adore les caractéristiques de notre territoire. « L’angélique a besoin de beaucoup d’eau, explique Luc Maillard, et en plus d’une terre très amendée. Donc le Marais poitevin est propice à donner une angélique de première qualité. »
Puis le sens de la visite nous emmène vers de grandes photos de plantations de l’angélique. On y apprend les différentes façons de les récolter et certaines précautions à prendre, « il faut être très prudent parce que la sève peut brûler au deuxième ou au troisième degré. C’est très irritant et photosensibilisant au soleil ».
Mais Luc Maillard souhaite nous rassurer, elle a surtout beaucoup de vertus. « Dans les années 1510, c’est une plante qu’on utilisait contre la peste. C’était pour chasser les puces qui transmettent la peste. Il y a une [espèce d’angélique] en Chine qui permet que les femmes aient moins de douleur pour les règles ».
Emblème niortais, aujourd’hui, il ne reste plus que deux cultivateurs d’angélique sur le territoire. Alors qu’à la fin du XVIIIe siècle, il y avait plus de huit exploitations. « C’était la deuxième économie de Niort, derrière la ganterie », rappelle Luc Maillard. Si les ventes ont baissé aujourd’hui, c’est à cause du prix du sucre, explique le vice-président de l’association « il faut beaucoup de sucre pour faire le confit d’angélique et c’est le confit qui est le plus vendu ».
Pourtant, d’après notre guide, tout se marie avec l’angélique. « La Bénédictine en a, la chartreuse en a. C’est une explosion de saveurs. [...] Pour moi, on peut revisiter toute la cuisine française avec l’angélique. Vous faites aussi bien un cannelé bordelais. Au lieu de mettre du rhum, on peut transformer avec de la liqueur d’angélique. »
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