A Gaza, la fragilité du cessez-le-feu menace la libération des otages. Hamas comme Israël utilisent la pression de la captivité pour faire valoir leurs intérêts et contraindre leur opposant.
Ce matin, Frédéric Martin, ex-négociateur du Raid lors des attentats de janvier 2015 est au micro de RCF et Radio Notre-Dame pour nous parler des otages dans les négociations. Le Hamas a stoppé la libération d'otages en attendant qu'Israël respecte ces engagements compris dans l'accord de trêve. Israël, de son côté, menace de reprendre les combats si les otages ne sont pas libérés d'ici samedi.
Les otages dans un conflit, même comme celui-ci ou lors d'une prise d'otage crapuleuse, représentent un moyen de pression énorme. Déjà, sur un plan tactique parce qu'il ralentit complètement les avancées offensives, mais aussi en résonance avec l'humanité qui représente un enjeu sur les populations de notre pays, un enjeu qui va devenir politique également et qui vise à introduire dans cette problématique bicéphale des tiers bloquants ou facilitant qu'il va falloir gérer. Ces problématiques deviennent alors multifactorielles et c'est là où cela devient très compliqué. Donc les otages sont une monnaie d'échange qui n'est pas comme les autres, c'est un moyen de pression différent, c'est une pression via l'opinion publique.
C'est une des problématiques également en résonance avec ce type de conflit ou du fait de l'humanisation des otages. Il peut donc y avoir en résonance une modification de la population dans un pays avec un regard différent. On a pu voir également en Israël quelques fois une population qui attendait le retour rapide des otages où qui quelque fois n'était pas tout à fait d'accord ou en accord avec la politique de monsieur Netanyahou et cela constitue un risque que peut faire porter cette pression des otages sur ce type de conflit.
Dans les conventions de Genève, cela est totalement illégal, mais les conventions de Genève hormis les personnes qui les ont écrites, pas grand monde ne les respecte. Notamment lorsqu'il y a un terrorisme holocauste ou lorsqu'il y a une armée low cost en face , les règles du terrain sont donc complètement différentes par rapport aux règles qui ont été écrites au niveau de la Convention de Genève.
La stratégie sur la prise d'otage va être d'avoir un choc par rapport à l'aspect humain que représente cette monnaie d'échange. Un choc vis à vis de l'opposant. Ce choc va être multifactoriel, et va aller en résonance, il sera complètement périphérique. Il ne sera pas uniquement orienté vers l'aspect tactique ou celui de la négociation par rapport à l'otage, mais en résonance avec l'humanisation de ces personnes, il va y avoir une problématique multifactorielle. Le peuple peut également se retourner contre son gouvernement parce qu'il n'est pas d'accord avec son mode de fonctionnement. Cela peut également être un enjeu politique. C'est en fait tout un tas de tiers qui vont venir bloquer ou faciliter mais très souvent bloquer. Ils demeurent des tiers à bloquer en plus de la propre négociation des otages
Derrière la négociation, il y a une réalité il faut trouver une réelle posture d'écoute, voilà tout le côté difficile de cette chose là. Il faut se fixer un objectif commun à partager encadré par des limites claires qui sont partagées également par les deux parties à tenir en lis. Dans le cas de négociations sociales, donc comme celles avec, l'Ukraine ou avec Israël-Gaza, on a beaucoup plus des négociations qui sont plutôt en arrière plan qu'on ne voit donc pas directement mais qui sont toujours présentes. Il faut notamment comprendre qu'il y a une énorme négociation des tiers que l'on ne voit pas ou que l'on ne voit peu. C'est-à-dire qui s'invitent ou qui sont à l'origine ou qui vont gérer ces conflits donc soit polluer ou faciliter le conflit.
Sur une prise d'otages dans un groupe d'intervention, on retrouve tout un tas de tiers qui peuvent et souvent deviennent bloquants. Ce sont donc tous ces tiers là que l'on voit peu ou pas au départ d'un conflit et qui sont très présents. Ce sont donc eux qu'il va falloir gérer en premier avant même de pouvoir gérer les négociations.
Dans le cas du président américain, Donald Trump qui a promis : "un enfer si le Hamas ne relâche pas tous les otages Israéliens d'ici samedi". Soit il avait prévenu son équipe de ces propos où alors il n'avait informé personne et dans ce cas, il devient un tiers bloquant.
Pour bien comprendre l'actualité, il faut la décoder. Chaque matin, les journalistes analysent, accompagnés d’un expert, un fait d’actualité pour en identifier tous les enjeux.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !