Marseille
Le Premier ministre dévoile son approche de l’aide légale à mourir. François Bayrou entend traiter séparément la question des soins palliatifs et celle de l'aide à mourir. Il accède ainsi à une demande des adversaires de l'euthanasie et du suicide assisté.
François Bayrou souhaite aborder séparément le sujet clivant de la fin de vie, de celui des soins palliatifs. Le Premier ministre entend donc scinder en deux le projet de loi. Il n'y aurait plus un seul texte, mais une loi consacrée aux soins palliatifs et une autre dédiée à l'aide à mourir.
Il accède ainsi à une demande des adversaires de l'euthanasie et du suicide assisté.
Le projet de loi sur la fin de vie, présenté à l'Assemblée nationale début 2024, prévoyait le développement des soins palliatifs mais aussi de légaliser, à certaines conditions, une "aide active à mourir" - concrètement un suicide assisté ou, dans certains cas, une euthanasie.
La dissolution de l'été 2024 l'a arrêté net avant un premier vote solennel, alors que les clivages restent vifs. Les partisans de l'aide à mourir y voient un sujet essentiel de liberté et de dignité. Ses adversaires, dont nombre de religieux et certains soignants, craignent une évolution dangereuse éthiquement.
En optant pour deux textes, M. Bayrou répond à une demande du second camp et reprend une partie des arguments des sceptiques de l'aide à mourir.
Celle-ci "est une question de conscience" quand les soins palliatifs relèvent d'"un devoir de la société à l'égard de ceux qui traversent cette épreuve", a ainsi justifié l'entourage du locataire de Matignon.
Pour François Bayrou, l'enjeu est aussi politique. Plusieurs membres de son gouvernement ont exprimé leurs fortes réticences sur l'aide à mourir, à commencer par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait clairement dit ne pas souhaiter le retour du texte à l'Assemblée.
Ce choix suscite déjà la désapprobation de certains élus, telle que la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Les partisans de l'aide à mourir craignent l'abandon de ce volet, même si l'entourage du Premier ministre assure que les deux thèmes seront examinés dans la "même temporalité parlementaire", sans précisions.
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