Pâques, c’est le sommet de la foi des chrétiens, c’est la mort et la résurrection du christ, c’est la victoire de la vie. En plein confinement l’an dernier, la célébration de Pâques avait été impossible dans les églises. Cette année les chrétiens vont pouvoir se retrouver dans une joie un peu différente, bouleversée par la crise, mais aussi dans l’espérance. "Par rapport à l’année dernière, je suis très heureux qu’on puisse célébrer cette semaine. Cette sortie de crise va aussi susciter de l’attente et de nombreuses personnes, chrétiens ou non, ont besoin d’Espérance", assure le père Hugues de Woillemont, le secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF).
Pour lui, le sens de Pâques cette année est renouvelé par les prises de conscience humaine et spirituelle suscitées de la pandémie. Paradoxalement, selon lui la situation sanitaire peut nous permettre aussi de revenir en profondeur au message de Pâques alors que pour beaucoup nous sommes heurtés de plein fouet par les conséquences du coronavirus. "Beaucoup de nos familles ont été touchées par un décès. Le soin aux personnes est doublé", confie le porte-parole de la CEF.
"Les règles s’appliquant aux lieux de culte demeureront inchangées". C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre lors de sa conférence de presse du 18 mars en annonçant les nouvelles mesures de confinement. Les paroisses françaises ont donc organisé la semaine sainte dans le respect des consignes sanitaires auxquelles elles sont désormais bien habituées.
Lors des offices, seule une rangée sur deux doit être occupée et un espace de deux sièges doit séparer les familles. Pour se conformer à ces règles, les paroisses ont augmenté le nombre de messes et les messes du soir ont été avancées pour qu’elles se terminent bien avant 19h. Il en sera donc de même cette semaine sainte. Les messes seront multipliées mais vendredi saint il n’y aura pas de chemins de croix en procession rassemblant des foules. Dans beaucoup de diocèses, ils seront diffusés en direct sur internet.
Pour la Vigile pascale, qui est célébrée traditionnellement dans la nuit du samedi au dimanche, les équipes liturgiques ont innové pour respecter le couvre-feu. Beaucoup de paroisses ont prévu d’attendre le petit matin du dimanche pour célébrer la messe de la nuit de Pâques à partir de 6h. "Les contraintes sont aussi une opportunité. Ceux qui accepteront de mettre leur réveil un peu plus tôt feront l’expérience des femmes allant au tombeau", estime le père Hugues de Woillemont.
Une manière nouvelle pour les chrétiens de faire l’expérience du passage de la nuit à la lumière quand ils sortiront de l’église dans le jour nouveau de Pâques. C’est tout le sens aussi des très nombreux baptêmes célébrés traditionnellement à Pâques dans cette période de pandémie.
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