Dans une nouvelle étude, l’Insee pointe la différence entre les pensions perçues par les hommes et les femmes de la région PACA. En moyenne, l’écart est de -31 % pour les femmes par rapport aux retraites des hommes.
610 €, c’est ce qui sépare les pensions de retraite perçues par les femmes de celles des
hommes dans la région. En moyenne, les femmes perçoivent 1 370 € par mois, contre 1 980
€ pour les hommes, soit un écart de -31 %.
Un écart qui se creuse davantage si l’on ne compte que le droit direct, c’est-à-dire la pension
reçue en contrepartie de l’activité professionnelle, en excluant donc le « droit dérivé », c’est-
à-dire la pension de réversion. Celle-ci, perçue majoritairement par les femmes, est versée
en cas de décès du conjoint (dans le cadre du mariage) et représente une partie de sa
pension.
En ne comptant que le droit direct, la différence est d’autant plus marquante : les femmes
retraitées perçoivent chaque mois 1 130 € de droit direct, contre 1 970 € pour les hommes (-
43 %).
Si le droit direct creuse l’écart, la pension de réversion vient le réduire. Les femmes, ayant
une espérance de vie plus élevée et étant généralement plus jeunes dans les couples, elles
sont plus nombreuses à en bénéficier.
Ces droits dérivés gonflent donc les revenus des femmes retraitées de la région. Ils
représentent en moyenne 22 % de leur pension de retraite. Pour les hommes, c’est
seulement 1 %, 99 % de leur pension provenant du droit direct.
Derrière cette différence, il y a également une contrainte : celle du plafond de revenu
maximum pour bénéficier des droits dérivés. Les hommes atteignent ce plafond plus
souvent.
En PACA, du fait de leurs ressources propres, plus faibles, les femmes perçoivent en
moyenne 820 € de droit dérivé, contre 420 € pour les hommes, soit deux fois plus.
Cette étude démontre à nouveau les différences qui opposent les deux sexes dans le monde
professionnel. Les femmes ont notamment des carrières plus incomplètes. Parmi les retraités, seulement 43 % des femmes ont une carrière complète, contre 70 % des hommes. Cette différence s’accentue avec le nombre d’enfants.
L'écart s’explique également par les différences de salaires, de professions, et par le
recours plus fréquent au temps partiel, souvent dû aux responsabilités familiales qui pèsent
sur les femmes.
Tous ces éléments influent fortement sur le montant du droit direct perçu, principal élément
de la pension de retraite.
Pour Hélène Carron, directrice régionale aux Droits des femmes et à l'Egalité :
C’est un électrochoc quand on voit ces chiffres, qui sont la synthèse de toutes ces données.
Si la génération née 1930 présente un écart de -58 % entre les retraites perçues par les
femmes et celles des hommes, cet écart diminue de moitié pour la génération née en 1953
pour atteindre -32%.
Derrière cette amélioration, ce sont les avancées sociales qui rééquilibrent peu à peu la
balance. Les femmes sont notamment de plus en plus diplômées (plus que les hommes), leur
taux d’activité ne cesse de croître, et elles bénéficient de meilleures aides dans les périodes
suivant la naissance d’un enfant (trimestre validé en cas de réduction de l’activité,
majoration des durées d’assurance…).
Face à ces évolutions notables, Hélène Carron ne le nie pas :
Il reste du chemin à faire.
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