Depuis sa désacralisation en 2014, la chapelle Notre-Dame de l’Assomption de Courcelles-lès-Montbéliard est devenue l'espace Jean Touret. Bâti dans les années 60, cet édifice, à l'architecture remarquable de Jacques Mattern, accueille une nouvelle vie culturelle et civile tout en mettant en lumière le mobilier imaginé par Jean Touret. Ce 15 mars 2025, il sera officiellement labellisé « Architecture Contemporaine Remarquable », une véritable fierté pour la commune.
Le bâtiment qui abrite aujourd’hui l’Espace Touret possède une histoire profondément ancrée dans celle du développement économique du pays de Montbéliard. Dans les années 1950, l'afflux de travailleurs pour les usines Peugeot venant notamment du Haut-Doubs, mais pas uniquement, renforce le besoin de trouver des lieux de culte catholique sur cette terre protestante. On voit donc arriver dans le secteur des "prêtres bâtisseurs", qui, avec les populations locales, se mettent à monter des églises et des chapelles pour répondre aux besoins. On peut citer d'autres exemples comme la chapelle de Ronchamp ou encore l'église du Sacré Cœur d'Audincourt qui sont contemporaines de la chapelle Notre-Dame de l’Assomption de Courcelles-lès-Montbéliard. Construite en 1960, elle porte les marques de l’engagement des habitants de la commune, tant sur le plan financier que sur sa construction. Son édification est réalisée par un mouvement collectif local avec le soutien de l’architecte Jacques Mattern, symbole de l'implication des Courcellois dans la vie spirituelle de leur village. Les efforts et le travail collectifs pour ériger ce lieu de culte ont forgé un lien indéfectible entre les habitants et la chapelle, un attachement profond qui a joué un rôle crucial dans sa préservation. Attachement toujours présent parmi les anciens qui étaient là, il y a 60 ans.
En 2014, l'évêché de Belfort-Montbéliard acte la vente de la chapelle pour des raisons économiques. La commune a donc fait le choix naturel de l’acquérir. Pour la municipalité, impossible de voir partir ce patrimoine local vivant. Elle a alors lancé des travaux de rénovation ambitieux qui ont duré quatre ans. Au départ, il fallait surtout remettre aux normes l'isolation du plafond. Ces rénovations ont été rendues possibles grâce à des subventions de l’État, de la Région et du Département du Doubs, mais aussi un accompagnement technique et juridique de l’Agglomération du Pays de Montbéliard. Le projet de transformation a permis de redonner à la chapelle une nouvelle fonction, culturelle et non plus cultuelle, tout en préservant son âme et son histoire.
Aujourd'hui, l'espace Jean Touret n'a pas pour ambition d'être simplement un lieu de mémoire. La mairie cherche à en faire un véritable centre culturel au service de la communauté de communes. Les élus ont souhaité créer un espace capable d'accueillir concerts, expositions, conférences, ainsi que des cérémonies telles que mariages civils ou obsèques, à la demande des habitants. Une Marianne a même pris spécialement place dans l'ancien cœur pour répondre aux besoins des cérémonies républicaines. Cet espace culturel est devenu un carrefour d'échanges où les œuvres de Jean Touret, occupent une place de choix. Son œuvre fait de bois, de métal et de plastique illumine désormais ce lieu qui, en retour, continue d'enrichir la vie locale.
L’inauguration en 2018 des nouveaux locaux rénovés a été un moment important pour la commune. Présents en nombre, des habitants, des représentants de l’État et des autorités religieuses. Et ce 15 mars 2025, c'est une nouvelle reconnaissance. L'espace Touret sera officiellement reconnu "architecture contemporaine remarquable". Cette distinction reconnait la caractéristique architecturale et artistique du mobilier, mais elle est aussi un gage de sa préservation à long terme. Elle a été rendue possible grâce à l'intervention de divers acteurs, dont le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) et la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Ces organismes ont salué la qualité architecturale du bâtiment imaginé par Jaques Mattern. La décision a été un véritable coup de cœur pour ces institutions, qui ont souligné la valeur de ce site dans l'histoire de l'architecture locale et nationale.
Le 15 mars 2025, la journée sera rythmée par plusieurs temps forts :
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