Selon l’Association internationale du transport aérien, le trafic mondial de passagers transportés par les compagnies aériennes s’est effondré : une baisse de 66 % en 2020 par rapport à 2019 en raison de la crise sanitaire. Une quarantaine de compagnies ont ainsi déjà fait faillite, sans compter les procédures de redressement judiciaire en cours.Dans ces conditions inédites, quelle est la situation des compagnies aériennes aujourd’hui et quel avenir entre crise sanitaire et un changement de mentalité dans la société qui pointe de plus en plus du doigt la pollution de ce secteur ? Sebastian Mikosz, vice-président senior de l’association internationale du transport aérien est l’invité de la Matinale RCF.
En 2020, pour les 290 compagnies aériennes qui font partie de l’association internationale du transport aérien, les pertes dépassent les 120 milliards de dollars. Elles n’ont plus vraiment la capacité de tenir le choc. "Les compagnies aériennes sont dans une situation dans laquelle se trouvent les restaurants, les hôtels. Nous avons des frais fixes et aucun revenu. Il y a certains de nos membres qui sont dans des situations très tendues", témoigne Sebastian Mikosz.
Face à cette situation, "émotionnellement on est vraiment dans une situation où c’est difficile pour tout le monde. C’est pas la conséquence d’un problème de gestion, là on est tous dans le même bateau", regrette-t-il.
Un des facteurs qui peut justifier cette situation est l’importante chut du trafic aérien à l’international. "Dans le trafic domestique [au sein d’un même pays, NDLR], cela continue mais dans le trafic international nous avons des chutes de 90%", explique Sebastian Mikosz. "Quand vous pouvez voyager à l’intérieur des pays, les compagnies peuvent encore servir un peu leurs passagers mais à l’international, c’est vraiment une image de délabrement", ajoute-t-il.
Il y a une "petite lueur positive" dans cette crise selon le vice-président senior de l’association internationale du transport aérien. "Un des éléments positifs de cette crise c’est la mise sur un piédestal du fret. On peut se prévaloir de transporter tout ce qui est équipement médical", se réjouit-il, malgré le fait que le trafic aérien prendra trois à quatre ans pour revenir à son état normal selon lui.
Les compagnies aériennes doivent également faire face à la désaffection de certains usagers qui veulent se tourner vers des modes de transport plus respectueux de l’environnement. "En tant que compagnies aériennes, ça fait 10 ans qu’on a pris conscience de notre impact sur l’environnement. Nous pensons que notre métier c’est de transporter des passagers avec le moins d’impact possible", conclut-il.
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