Pour fêter les 15 ans de la création de VetAgro Sup, le campus vétérinaire de Marcy-l’Étoile va lancer la construction d’un nouvel hôpital pour les animaux de compagnie.
3 000 m², à l’entrée du campus vétérinaire sur le site de Marcy-l’Étoile, entièrement dédiés aux soins des animaux de compagnie. C’est le projet de construction dans lequel va se lancer VetAgro Sup, l’école vétérinaire au nord de Lyon née en 2010 de la fusion entre l'École nationale vétérinaire de Lyon, l'École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand et l'École nationale des services vétérinaires. Le dépôt du permis de construire est imminent pour permettre la pose de la première pierre d’ici fin 2025, ou début 2026 au plus tard, pour une ouverture en 2028. Un projet chiffré à 30 millions d'euros pour accroître l’attractivité du site pour le public, avec notamment un centre de radiothérapie pour les animaux. Un musée de l’art vétérinaire plus grand que celui actuel couplé à un tiers-lieu pour former aux nouvelles techniques afin d'améliorer le bien-être animal est également au programme.
VetAgro Sup dispose déjà d’un hôpital pour animaux de compagnie. En fait, la prestigieuse école de formation regroupe même trois centres hospitaliers sur son campus : une clinique dite rurale, une autre de 2 400 m² qui traite 15 000 animaux de compagnie chaque année et une clinique équine, qui s’occupe de 1 700 chevaux et dont la réputation s’étend dans toute l’Europe car elle est l’une des rares à posséder un centre d'urgence pour chevaux sur le continent. Des hôpitaux pour prendre en charge les animaux malades mais qui servent également de centres de formation pour les futurs vétérinaires. En effet, ces structures sont réunies dans un CHU-V, un centre hospitalier universitaire vétérinaire où travaillent « des enseignants-chercheurs qui sont cliniciens et qui sont spécialisés dans les différents domaines de la santé de l'animal, au même titre que dans un hôpital d'humaine » détaille Frédérique Ponce, directrice générale adjointe pour le campus vétérinaire. « Donc on a un dermatologue, on a le cancérologue, dont je suis, on a les anesthésistes, les chirurgiens, on a un service d'urgence 24/24h, 7/7J, qui est un des services d'urgence connus mondialement pour sa capacité à la prise en charge des animaux en soins intensifs et en urgences ».
Les trois hôpitaux de l'immense campus sont équipés de pharmacies, de salles d'observation, de blocs opératoires ou encore de service d'imageries propres à chaque typologie d’animal. Les patients sont apportés par leur propriétaire. La majorité viennent de la région « mais ils peuvent venir aussi de toute la France, pour voir un spécialiste dans un domaine particulier ». En effet, si les animaux passent prioritairement chez le vétérinaire de ville, ils peuvent ensuite être « référés sur un service spécialisé » explique Céline Lassauvetat, adjointe de direction des cliniques
Souvent, les médecins de ville ne sont pas équipés de tout le matériel nécessaire et les animaux viennent ici pour voir des spécialistes avec du matériel de pointe et pouvoir aller très loin dans la recherche des problèmes médicaux. On peut être amené à faire de la chimiothérapie sur les animaux par exemple. Selon le type de tumeur, on peut intervenir chirurgicalement d'abord et ensuite mettre en place une chimiothérapie et un suivi.
L’école VetAgro Sup a la réputation d’être l’une des meilleures écoles vétérinaires de France, sur les quatre que compte l’Hexagone. Depuis 15 ans, les élèves vétérinaires et les futurs agronomes de la région Auvergne-Rhône-Alpes y sont réunis sur deux campus : 40 hectares à Marcy-l’Étoile, au nord de Lyon pour plus de 800 étudiants vétérinaires et, à 145 km d’eux, près de 400 jeunes agronomes en devenir formés sur le campus de Clermont-Ferrand. Deux sites pour une école unique qui vit et enseigne le concept de santé globale.
Les vétérinaires sont formés à la médecine animale pendant six ans et assistent aux consultations à partir de leur quatrième année, avant de se spécialiser, en dernière année, sur les animaux de rente, les animaux de compagnie, incluant les NAC, ou les chevaux. Mais pas question pour eux de s'essayer pour la première fois sur un animal vivant. Les élèves disposent d'une salle de simulation pour s'entraîner sur des peluches et des mannequins à taille réelle. C'est le plateau VetSkill, qui vise à favoriser autant le bien-être animal que le confort des étudiants. « Le fait de s'entraîner ici permet de réaliser pour la première fois un geste sans appréhension, de prendre autant le temps qu'il faut pour l'acquérir, de manière à ce qu'ensuite, une fois sur un animal vivant, ce soit beaucoup plus simple à réaliser, presque avec une mémoire musculaire » explique Pierre Bruyère, le responsable de la salle. Vache en taille réelle, chien en peluche ou encore globes oculaires texturés rangés dans une boîte… différentes situations peuvent être reproduites, même si elles ne se rapprochent pas systématiquement de la réalité.
Pour apprendre à faire une palpation abdominale sur un chien, on pourrait penser qu'il nous faut quelque chose qui se rapproche vraiment le plus d'un abdomen, avec une vessie, avec des intestins, etc. En fait, la première chose à apprendre, c'est simplement comment positionner ses mains. Nous sommes en train de créer un mannequin extrêmement simple qui va être une boule de tissu à l'intérieur de laquelle on va pouvoir mettre différentes formes et nos étudiants devront détecter les différentes formes en question.
La salle est en libre accès, ce qui permet à Hugo, en deuxième année chez VetAgro Sup, de travailler ses nœuds de chirurgien avant de partir en stage. Originaire de la campagne du Nord de la France, il refusait d’aller se former à Paris et a donc choisi la région lyonnaise. « Je ne sais pas encore du tout ce que je veux faire réellement » reconnaît le jeune homme qui confie malgré tout ne pas vouloir « faire d'équine. Pour le moment, c'est tout ce que je peux vous dire ».
À côté de lui, une jeune fille s’exerce à passer une sonde nasale dans un chien en peluche bardé de capteurs. Si l’espace peut sembler ludique, l’aspect « salle de jeux géante » est pleinement assumée par l’équipe enseignante. La majorité des ateliers sont créés au sein de l’école et seuls 20% sont achetés par ailleurs. L’an dernier, la région Auvergne-Rhône-Alpes a financé l’achat d’un mannequin d'échographie transparent « qui coûte quand même la bagatelle de 36 000 €, affirme fièrement Pierre Bruyère, pour qu'on puisse développer la première césarienne en réalité virtuelle, à ma connaissance, au monde » grâce à un financement supplémentaire de 75 000 euros de la Région. S’il reconnaît que d’autres écoles disposent de salles de simulation beaucoup plus développées, il pointe chez VetAgro Sup « une progression relativement forte avec cette volonté d'avoir des choses très novatrices » à l’image d’un mannequin d'auscultation cardiaque, mis au point avec l'ENS. « Et ça, à ma connaissance, il n'en existe pas d'aussi complet autre part ».
80% des étudiants formés à VetAgro Sup deviendront effectivement vétérinaires dont la majorité auprès des animaux de compagnie. Mais l'école, créée en 1761 par Claude Bourgelat à une époque où la peste bovine et les autres épizooties font des ravages, forme aussi 20% de vétérinaires ruraux, aujourd'hui peu nombreux en France, ainsi que 35 à 40 inspecteurs vétérinaires chaque année.
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